Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
La manière dont les races d’animaux domestiques se sont constituées et ont évolué n’est qu’une composante de leur histoire, avec leur entretien et leur utilisation, que nous n’envisagerons pas ici. Si les races sont clairement identifiées à partir de la seconde moitié du XIXesiècle, alors que sont précisés les standards et ouverts les livres généalogiques, elles ont une histoire beaucoup plus ancienne, faite d’une lente différenciation régionale, modulée par des croisements avec des animaux extérieurs. De véritables migrations ont également pu avoir lieu, à l’initiative d’éleveurs ou des pouvoirs publics, ce qui pose des problèmes pour définir les races d’une région : on se réfère habituellement à l’ancienneté de l’implantation. Par exemple, chez les bovins, la race Charolaise a été introduite à la fin du XIXe siècle en Vendée par les frères Battiot et s’y est développée au point que ce département est présenté aujourd’hui comme faisant partie du berceau de la race. Il n’empêche que, spontanément, la Charolaise n’est pas considérée comme ligérienne… De même, la race Normande, bien connue dans la région, ne peut cependant être considérée comme s’y rattachant.
Pour chaque espèce, nous tenterons de
synthétiser assez sommairement l’histoire du peuplement de la région Pays de la Loire, en soulignant ce qui peut clairement être considéré comme autochtone et en précisant la situation actuelle. La présence de «grandes» races étrangères à la région mais qui s’y sont beaucoup développées, comme les deux que nous venons de citer, méritera d’être signalée, mais nous ignorerons une tendance très récente à la diversification qui veut que, en cherchant bien, on trouve finalement « un peu de tout un peu partout ».