Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
Dans ces grandes étendues de marais gagnées sur la mer, rien ne vient déranger l'horizon sinon quelques troupeaux de paisibles ruminants. Les maraîchines peuvent vivre toute l'année dans des pâturages qui peuvent être parfois des communaux, grandes prairies collectives où les éleveurs font pacager leurs animaux en commun. Leurs larges sabots leur permettent de ne pas s'enfoncer dans ces zones humides. Elles se contentent aisément des nombreuses variétés végétales endémiques. Dans ces riches terres du sud Vendée, à l'instar des oiseaux migrateurs, elles doivent malheureusement trouver leur place entre de grands troupeaux de vaches plus productives et les clinquantes charrues retournant leurs pâtures.
Afin de permettre le redéploiement de cette race et de ses saveurs, les quarante éleveurs qui tentent aujourd'hui diverses démarches de valorisation de sa viande, se heurtent souvent à des consommateurs trop habitués à consommer les parties nobles négligeant ainsi les morceaux à mijoter ! Les bœufs, utilisés autrefois pour la force de traction, sont aujourd'hui élevés sur de vastes surfaces, dites extensives et font de subtils mets pourvus des saveurs uniques du marais. L'INRA de Saint-Laurent la Prée mène depuis plusieurs années une étude sur les qualités de la Maraîchine en conduite extensive et accompagne les éleveurs dans leurs démarches.
Cette Photographie a été réalisée sous les premiers rayons de la canicule en 2003, à Triaize. Le propriétaire de ce troupeau est Claude Blondin, un des quarante éleveurs motivés qui réhabilitent cet attachant bovin.