Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
Un soir de septembre sur la côte normande, un rayon de soleil se pose sur ce trio infernal : un ânon et deux ânesses, élégants représentants de la race Cotentine. Nous sommes dans la Manche, à Regnéville-sur-mer, chez Jacky Lejamtel...
L'histoire de l'âne du Cotentin, comme celle de l'âne Normand, est intimement liée à la traditionnelle activité laitière de sa région d'origine. Dans les fermes de la Manche, on le bâtait pour transporter les bidons de lait, parfois même il pouvait être attelé afin de ramener un volume plus important. A la tête de sa carriole laitière, il était ainsi capable de porter 250 litres de lait en même temps que deux passagers.
En revanche, contrairement à son cousin Normand, l'âne du Cotentin était également utilisé pour les travaux dans les champs, sur de petites parcelles, ou encore pour la pêche à pied, ramenant à la ferme huîtres, palourdes et autres bigorneaux. Ces différences quant aux utilisations d'autrefois expliquent certainement pourquoi les ânes du Cotentin présentent une taille plus importante.
La demande progresse
Avant la mécanisation des procédés de traite, 400 000 ânes - Cotentins et Normands confondus - étaient répartis sur l'ensemble de la région. Mais dès la fin du XIXe siècle les deux races entamèrent un long déclin qui ne sera enrayé que dans les années 1990 avec la création d'associations de sauvegarde.
A la fin des années 1990 justement, la demande d'âne connaît une hausse significative. De plus en plus de personnes recherchent des animaux paisibles et dociles pour entretenir une pâture si bien que les éleveurs ne peuvent répondre à toutes les demandes faute d'effectifs suffisants.
Dans le même temps, l'utilisation de l'âne comme animal de loisirs, compagnon de randonnée ou d'attelage se développe. Or, dans ces domaines, l'âne du Cotentin dispose d'indéniables atouts. Avec une taille moyenne comprise entre 1m20 et 1m35, les animaux les plus petits sont idéaux pour le bât, tandis que les plus grands sont parfaits pour l'attelage.
Portée par le marché des loisirs, la race Cotentine est actuellement en nette progression, elle compte aujourd'hui environ 1 200 sujets qu'on retrouve dans plus d'un département français sur deux.
Taille : 1m20 à 1m35 pour les mâles et 1m15 à 1m30 pour les femelles
Robe : grise tourterelle, avec une croix de Saint-André sur le dos
Effectifs : 189 immatriculations en 2005, 65 baudets en activité
Berceau : Cotentin, Manche
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