Iconographie, photographie et histoire des animaux domestiques et de leur terroir
Que ce soit sur les premières pentes pyrénéennes ou plus haut sur les estives, la vache Béarnaise est parfaitement à l'aise en montagne. A gauche, on la découvre dissimulée derrière des fougères, sur le communal de Lourdios, tandis qu'à droite elle trône en altitude, dans la vallée d'Aspe...
La race bovine Béarnaise est un rameau de la Blonde des Pyrénées qui peuplait autrefois le Béarn, le Pays basque et la Chalosse landaise jusque dans les années 1960. A partir de cette époque, la Blonde des Pyrénées est fusionnée avec la Garonnaise et la Quercy pour créer la Blonde d'Aquitaine qu'on retrouve aujourd'hui sur toute la chaîne pyrénéenne.
En une décennie, le cheptel Béarnais va disparaître presque intégralement, absorbé par son homologue Garonnais.
En 1978, lorsque l'Institut de l'élevage entreprend un inventaire des races bovines, on ne retrouve qu'une centaine de femelles cantonnées en amont d'Oloron-Sainte-Marie, dans les vallées d'Aspe et de Lourdios, leur dernier refuge.
Sauvée in extremis
Avec seulement trois taureaux en activité, et quelques vaches souvent vieillissantes, le plan de sauvegarde est lancé au début des années 1980. La situation est alors critique, les rares éleveurs de béarnaises éprouvent les pires difficultés à faire reproduire leurs vaches en race pure faute de taureaux disponibles.
Malgré tout, les premières semences sont prélevées et les premières inséminations effectuées dès 1981. Petit à petit, grâce à la persévérance des éleveurs locaux et de l'Institut de l'élevage, le catalogue des reproducteurs disponibles s'enrichit de nouveaux spécimens et les risques de consanguinité sont écartés.
Aujourd'hui, bien que dans une situation très fragile, la race béarnaise peut être considérée comme génétiquement saine. La Béarnaise est passée proche de la disparition, mais elle est bel et bien sauvée. Celle que les anciens surnommaient affectueusement «le pur-sang arabe de l'espèce bovine» a de nouveau un avenir sur les estives pyrénéennes.
Reste néanmoins à dégager des pistes de valorisation. Dans l'avenir, sa grande rusticité, sa connaissance du milieu montagnard, ses aptitudes maternelles et l'excellence de sa viande seront des atouts de taille.
Taille : autour d'1m30 pour la vache et 1m40 pour le taureau
Poids : 600 à 700 kilos pour une vache, jusqu'à 1 100 kilos pour un taureau
Robe : Froment, présence de corne en lyre
Effectifs : 155 femelles en 2007
Berceau : Béarn
www.racesaquitaine.net
